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Les notes d'Ailothaen

Critique : Undertale

Critiques vidéoludiques

« Do you think you're above the consequences? »

Cette critique a initialement été publiée sur SensCritique en décembre 2016. J'ai décidé de publier les meilleures critiques que j'avais posté à cette époque – comme celle-ci – sur mon site perso. Je n'ai pas modifié le fond, seule la forme a été modifiée (images, sauts de lignes, titres...)

Lorsqu'on joue à un jeu vidéo, aussi immersif soit-il, il y aura souvent un moment où l'on repensera au fait que nous sommes maîtres de ce qu'il se passe. Peu importe ce que l'on fera dans le jeu, si l'on regrette une action ou une décision, il sera toujours possible de revenir au dernier point de sauvegarde (voire d'effacer sa partie si on est vraiment bourrin), et hop, tout est revenu comme avant. Nous pouvons donc faire tout ce que nous voulons dans le jeu sans avoir aucun remords qui serait lié à l'attachement que nous avons vis-à-vis des personnages, puisque tout est virtuel et réversible, et peut donc être annulé en quelques secondes.

Et puis il y a eu Undertale.

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Undertale est donc un jeu où l'on incarne quelqu'un qui est tombé par accident dans un monde souterrain, là où des centaines de créatures sont enfermées suite à une guerre qu'ils ont perdu contre les humains. L'objectif du protagoniste sera donc bien sûr de réussir à retourner à la surface ; mais bien sûr, l'endroit étant assez peuplé, nous serons loin d'être seuls durant le périple.

Le jeu se veut ouvertement de style 8bit, avec des graphismes et une bande son d'un style rétro qui rappelle des anciens RPG. Si la direction artistique est donc particulière, et peut être jugée comme arriérée, elle s'accorde cependant très bien avec le style du jeu : l'OST (qui contient une centaine de morceaux, autant dire qu'elle est plutôt riche) accompagne bien l'ambiance du jeu, que ce soit lorsqu'on traverse un endroit très calme, ou lorsqu'on est dans un combat épique (l'ambiance du final de la route True Pacifist est d'ailleurs selon moi l'une des plus mémorables de l'histoire du jeu vidéo).

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Le style graphique du jeu est volontairement très rétro.

Lorsque nous rencontrerons une créature de l'Underground (le jeu les qualifie de "monstres", mais je n'aime pas trop ce terme car il a une image négative), nous serons souvent initiés dans un combat, qui fonctionne globalement toujours sur le même principe : selon un système de combat au tour par tour (qui n'est pas sans rappeler certains jeux comme les Pokémon), vous pouvez décider d'attaquer ou de faire autre chose (parler avec le personnage en face de vous, l'épargner, fuir), et la créature en face de vous répondra avec sa propre attaque. Si dit comme cela, cela peut paraître très ennuyeux, cela ne l'est pas du tout : en effet, les attaques des différents personnages sont très variées, chacun ayant sa propre "personnalité". Certaines attaques n'en sont même pas, et sont par exemple des mini-jeux que le personnage fait avec vous...

Une particularité du jeu - et c'est cela qui fait toute sa force, cet aspect étant la pierre angulaire du gameplay de Undertale - est que lorsque nous nous retrouvons dans un combat, il n'est pas du tout obligatoire de tuer la créature qui se trouve en face de nous. Nous pouvons bien sûr attaquer, mais on peut aussi interagir avec le personnage, et essayer de trouver comment le convaincre de nous laisser tranquille, voire de se lier d'amitié avec lui. Par exemple, il y a ce petit personnage dans les plaines enneigées, qui a un énorme chapeau de glace sur la tête. Et il ne va pas arrêter de vous en parler : "I just loooove my hat, okay? Your head looks so.. NAKED! HELLO??? My hat's up here. ...". À ce moment-là, qu'allez-vous faire ? Lui répondre qu'il est joli ? Essayer de lui voler ? Vous en aller car vous considérez qu'il ne sait pas parler d'autre chose ? Appuyer sur le bouton d'attaque car il commence vraiment à vous gonfler de ne parler que de ça ? etc.
Il est ainsi possible de finir le jeu sans attaquer ne serait-ce qu'une seule fois (à part dans un boss ou deux très particuliers), et en se liant d'amitié avec beaucoup de monde, ou au contraire exterminer tout ce qui a le malheur de vous croiser, même la petite créature toute tremblante qui vous dit timidement qu'elle ne voulait pas vous déranger. Cela sera donc à vous de choisir... mais il faudra se rappeller que, si vous êtes maître de vos actions et de vos choix, vous ne serez pas le maître des conséquences.

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L'un des premiers ennemis du jeu - très basique, histoire de commencer doucement.

En effet, le jeu gardera en mémoire tout ce que vous avez fait, et il vous le rappellera souvent au cours d'une partie. Je ne peux pas vraiment en dire plus ici car cela serait me risquer à mettre des spoils, mais sachez que selon ce que vous faites dans le jeu, trois fins différentes peuvent être obtenues : une fin normale (qui a énormément de variations selon ce que vous avez fait précisément), la fin True Pacifist, et la fin Genocide. Et il faut aussi savoir que, contrairement à ce que je disais au début de ce texte, le jeu se rappellera certaines de vos décisions même au-delà des parties : il n'est en effet pas rare de voir un personnage faire allusion à quelque chose de bien/mal que le joueur a fait dans une partie précédente. (Et effacer la partie dans le menu du jeu, dans certains cas, n'y changera rien !)

Undertale est donc un jeu assez atypique, et même si ce n'est pas non plus le meilleur jeu de tous les temps (je dis ça car c'est parfois ce dont on a l'impression que sa fanbase parfois toxique veut dire), il vaut clairement le coup d'être joué et fini plusieurs fois de par son originalité dans son gameplay, et de par ses moments épiques (les deux fins True Pacifist et Genocide sont mémorables... mais je n'ai pas fait cette dernière et déconseille de la faire, car comme je l'ai dit, "You are not above the consequences!").

Verdict
8/10
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