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Les notes d'Ailothaen

Critique : Hollow Knight

Critiques vidéoludiques

Pas si hollow que ça

Cette critique a initialement été publiée sur SensCritique en juin 2017. J'ai décidé de les mettre en plus sur mon blog perso. Je n'ai pas modifié le fond, seule la forme a été modifiée (images, sauts de lignes, titres...)

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Sorti discrètement au cours du mois de février dernier, au milieu de titres autrement plus connus et encensés par la presse et les joueurs (Zelda BotW, NieR Automata pour ne citer qu'eux), Hollow Knight (a) fait cependant parler de lui dans le milieu des jeux indépendants. Il s'agit d'un Metroidvania, développé durant deux ans par la Team Cherry, une équipe de 4 personnes, sur la base d'un Kickstarter : bref, l'histoire classique de la naissance et du développement d'un jeu indépendant. Toutefois, toutes les productions ne se valent pas, et malgré que beaucoup de jeux indés valant un billet rouge ou bleu ont un contenu moins riche que certains blockbusters, on peut voir avec Hollow Knight qu'il ne s'agit pas d'une vérité générale.

Hollow Knight, en tant que Metroidvania, nous met en scène dans Hallownest, un univers quasi exclusivement souterrain, peuplé par des personnages ayant la forme d'insectes qui semblent rongés par une infection (reconnaissable un peu partout dans le jeu par la couleur orange caractéristique) dont on ne sait pas grand chose. Nous avons un peu l'impression d'être dans un monde où une catastrophe est en train de se dérouler lentement, et que c'est à nous de nous mettre en chemin pour trouver l'origine de ce mal.

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Une atmosphère particulière se dégage de Hallownest : l'environnement et les personnages du jeu sont en effet dessinés avec un style assez singulier. Lignes épaisses pour les personnages (coup de feutre ?), constructions ornées, palette de couleurs bien choisie... Dans les nombreux endroits que nous aurons l'occasion de traverser, nous garderons à peu près le même style graphique, mais qui saura beaucoup varier pour s'adapter au lieu et à son "histoire" : l'ambiance sera tantôt angoissante, tantôt très effrayante et sinistre, tantôt légère et bucolique (ceux qui ont exploré la carte dans son intégralité auront sûrement deviné les trois régions qui sont évoquées ici !). La musique remplit également très bien son rôle "atmosphérique" et amplifie encore plus nos émotions au cours de notre aventure dans une zone inconnue. Les titres de l'OST sont très différents les uns des autres, peut-être même trop différents selon moi : je trouve en effet regrettable que le jeu, d'une manière générale, n'ait pas de thème, de leitmotiv ou d'ambiance spécifique... On pourrait presque prendre une musique, la remplacer par celle d'un autre jeu, et on ne remarquerait pas trop la différence. (Mais c'est un détail)

Bien que le gameplay du titre est finalement assez classique, Hollow Knight a fait un choix assez original concernant la carte : contrairement à la majorité des Metroidvania, où la carte se dévoile au joueur au cours de sa progression, nous n'avons ici... pas de carte dès le début ! Il faut en effet, pour chaque zone du jeu, l'acheter à Cornifer, le cartographe "officiel" de Hallownest, qui sera toujours quelque part dans la zone, affairé paisiblement à dessiner la carte dans un coin tranquille (son sifflotement caractéristique permet de le trouver facilement). Cela peut être déroutant au début, et ça l'est : en effet, bien qu'on trouvera souvent la carte en début de zone, cela ne sera pas toujours le cas... Et même lorsqu'on aura la carte, ce n'est pas tout : il faut acheter la plume pour continuer la carte nous-mêmes, acheter la rune pour pouvoir se placer sur la carte... et attendre de se reposer sur un banc pour pouvoir l'écrire ! Nous sommes donc clairement plongés dans un endroit où il faut faire tout nous-mêmes, tel un véritable aventurier.

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« SHAAA ! »

Mis à part cela, le gameplay de Hollow Knight reste classique, et rentre bien dans les codes des Metroidvania : zones cachées sur la carte, quêtes facultatives, possibilité de backtracking... Une mécanique intéressante est celle des charmes : il s'agit de bonus (il en existe au total un peu plus d'une trentaine) que l'on peut soit acheter soit trouver dans des zones cachées, et qui confèrent des bonus au joueur (portée d'attaque plus grande, regénération des PV plus rapide par exemple). Et cela sera vraiment bienvenu contre certains boss, car autant le dire, Hollow Knight est un jeu plutôt difficile !

Je l'ai dit en début de critique, Hollow Knight est un jeu riche en contenu. Nous avons beaucoup de personnages attachants (Hornet et son thème <3), une carte très grande, beaucoup de secrets à découvrir. Cela a beau être un jeu indépendant, mais alors, qu'est-ce qu'il est vaste...
En effet, bien que j'adore prendre mon temps à explorer la carte, et que j'ai vraiment galéré contre beaucoup de boss, il ne m'a fallu pas moins de quarante-cinq heures pour finalement arriver au bout de l'aventure (et il me reste encore des secrets à découvrir !). Quand on sait que la plupart des jeux indépendants de ce genre ne durent qu'une quinzaine d'heures au maximum, c'est vraiment une réussite ! En commençant Hollow Knight, nous nous lançons donc dans une longue épopée.

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Oui, oui : la carte est vraiment très grande ! Et il y en a pour toutes les couleurs.

Cependant, bien que je semble glorifier ici la longue durée de vie du jeu, je pense qu'il aurait gagné à être un peu moins long : la faute selon moi à une narration pas assez poussée. Je m'explique : bien que nous allons voir beaucoup de choses, l'histoire arrive vraiment au compte-gouttes, avec un débit qui est selon moi "sous-dimensionné" vis-à-vis de la longueur de notre exploration, et qui se concentre surtout sur les petits détails plutôt que sur l'histoire dans sa globalité. En effet, j'ai pris du plaisir durant les premières heures du jeu à découvrir l'univers et les différentes régions, mais lorsque j'avais fait déjà une dizaine de zones et que je m'engageais dans une onzième en ayant finalement peu avancé dans l'histoire, j'ai été petit à petit épris d'un sentiment de lassitude... À un tel point que lorsque j'explorais les dernières régions, j'étais pressé que ça se termine. Même si faire un jeu long est donc une bonne chose, il faut savoir rythmer sa longueur avec un fil rouge narratif, et je n'ai pas eu l'impression ici que c'était le cas. C'est selon moi le principal point négatif du jeu...
Un deuxième mauvais point du jeu, dans une plus moindre mesure : les bugs (les problèmes, pas les insectes, haha). Bon d'accord, jeu indé oblige, on est plus tolérants vis-à-vis des bugs, mais on sera parfois agacés par les micro-freezes du moteur Unity (d'une manière générale, le jeu n'est pas très optimisé...) ou par les quelques problèmes, certes rares mais contraignants, qu'on pourra rencontrer.
Je pense notamment à notre personnage qui reste parfois bloqué sur son banc après avoir fermé l'inventaire, et où on est obligé de quitter puis relancer la partie pour le refaire bouger... (note : ce bug semble avoir été corrigé depuis. La plupart des autres bugs ont aussi disparu, et les développeurs travaillent grandement sur l'optimisation à l'occasion de la sortie sur Switch)

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Il faut quand même bien se reposer de temps en temps...

Malgré ces deux défauts, Hollow Knight reste donc vraiment un jeu à tenter si on apprécie vraiment se défier soi-même, et si on aime les odyssées haletantes.
ajout : D'autant plus que, même après la sortie du jeu, du contenu continue à être ajouté ! Trois patchs (ou DLC, mais je n'aime pas les appeler comme cela car en général un DLC est payant, ce qui n'est pas le cas ici) sont sortis (ou sont prévus : à l'heure où j'écris cette mise à jour, le troisième est encore en développement), ce qui rajoutera encore plus de contenu si on n'est pas déjà assez épuisé une fois le jeu terminé !

Verdict
9/10
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